- En vous appuyant sur le lexique, dites quelle image le narrateur donne de Paris.
- Nommez et décrivez précisément la figure de style employée pour caractériser Paris.
- Analysez les effets de la dernière phrase.
- Étudiez la situation du lecteur dans le passage.
Correction de
l’interrogation
1. Le
lexique ayant trait à Paris renvoie au physique des Parisiens. Il est à la fois
riche et dévalorisant. L’image des Parisiens est celle de gens malades, ils
sont un peuple « horrible à voir » car « hâve, jaune,
tanné », leurs visages sont « contournés, tordus » , ils ont une
« physionomie cadavéreuse » et même la jeunesse est
« blafarde ». Paris se transforme en hospice, en hôpital. Le peuple
parisien est non seulement physiquement malade, mais il se meurt , il est
d’ailleurs « exhumé », et cette maladie devient celle de son
âme : Balzac mélange les termes physiques et psychologiques, les visages
deviennent « masques » porteurs de vices et surtout d’une
« teinte presque infernale ». Paris devient un « enfer ».
2. La
figure de style employée ici est une métaphore dans laquelle Paris est assimilé
à un « vaste champ ». Plusieurs termes viennent filer la métaphore de
ce champ en proie aux intempéries tels « remué »,
« tempête » ou « tourbillonne ». Les hommes se transforment en épis de blé par la « moisson
d’hommes que la mort fauche ». La mort est elle-même ici une
allégorie elle devient la Faucheuse. Le « champ » Paris semble alors
un champ de bataille impitoyable, c’est bien l’impression que veut donner
Balzac et la métaphore se transforme en un spectacle macabre et incessant par
la renaissance perpétuelle soulignée par les adverbes
« incessamment » employé dans sons sens vieilli et
« toujours ».
3. La
dernière phrase est bâtie sur une accumulation, une répétition de structures juxtaposées
dont le nombre crée l’effet décrit par une sorte d’harmonie imitative. Onze
verbes se trouvent juxtaposés, les cinq premiers sont construits sur le même
modèle tout + vb, les autres seulement juxtaposés avec un sujet en facteur. Il
s’agit davantage d’une accumulation que
d’une gradation car il n’y a pas entre « tout fume » et
« se consume » de progression, le champ lexical du feu est ici
développé pour produire plutôt un effet de circularité sans fin. Cette
circularité est renforcée par les effets de rimes /ym/ et d’allitérations. On peut seulement remarquer que le dernier
verbe « se consume » suggère la fin du cycle.
4. Le
lecteur est assez peu convoqué par le narrateur dans ce passage. Toutefois
certains effets semblent s’adresser à lui. Tout d’abord le texte est rédigé au
présent, un présent de vérité générale mais qui semble inclure le narrateur et
le lecteur dans la production du texte, les réunir dans l’énonciation. Ensuite
les questions posées par le narrateur s’adressent au lecteur. Cependant il ne
s’agit que de questions oratoires. Ainsi la première, « Paris n’est-il
pas… » n’a même pas de points d’interrogation. Les deux autres, « Que
cherchent-ils ? De l’or, ou du plaisir ? » sont elles aussi oratoires,
uniquement destinés à affirmer ici qu’ils cherchent les deux à la fois, comme
le souligne d’ailleurs le titre, La Fille aux Yeux d’or, qui rassemble
en un seul personnage et le plaisir et l’or. Enfin l’impératif « tenez ce
mot pour vrai » est la seule adresse directe au lecteur.
On peut également considérer
que le lecteur est présent comme spectateur, le « spectacle » de
Paris ou comme « étranger », il trouve alors sa place indirectement
dans le texte, sans adresse directe, témoin de la virtuosité du peintre dans le
tableau qu’il dresse de Paris.
bande de connard
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